- TRANSYLVANIE
- TRANSYLVANIETRANSYLVANIEOccupant le centre du pays, à l’intérieur de l’arc carpatique, la Transylvanie (63 000 km2) fut pourtant la région la plus tardivement rattachée au royaume de Roumanie (1918); très marquée par les influences occidentales, elle conserve un profil socio-économique plus complexe que celui des autres régions roumaines.Vaste cuvette d’effondrement tertiaire, la Transylvanie est ceinturée continûment à l’est et au sud par la chaîne carpatique, mais n’est que partiellement isolée de sa voisine pannonienne par le vieux massif du Bihor: le Somes et le Mures, les deux grands collecteurs des eaux transylvaines, empruntent au nord et au sud les larges trouées par lesquelles, pendant dix siècles, arrivèrent les colonisateurs allemands et hongrois. Les terrains de remplissage lacustres, pauvres et très fragiles, et une pluviosité moyenne (entre 600 et 700 mm) n’offrent que de médiocres possibilités agricoles. Par contre, les ressources minières sont importantes: gisements polymétalliques du Maramures au nord et du Bihor à l’ouest, gisements de fer et de charbon au sud-ouest. Dans la cuvette centrale (autour de Tirgu Mures), d’importants gisements de méthane, complétés de diapirs salifères, ont permis à la Roumanie d’avoir une industrie chimique assez avancée.L’histoire a doté cet ensemble régional d’une profonde originalité. Dès le XIIIe siècle, des colons, des soldats, des paysans et des marchands vinrent d’Allemagne à l’appel du roi de Hongrie, résistèrent aux hordes tartares puis à la poussée turque et implantèrent leurs villages et leurs villes aux points clés des passages à travers les Carpates (Sibiu, Brasov...). Par la suite, l’apport directement magyar devint prépondérant. En 1952, les autorités roumaines accordèrent à la minorité hongroise de Transylvanie le bénéfice de l’autonomie régionale, qui lui fut retiré dès 1956, après l’insurrrection hongroise; le territoire autonome fut supprimé en 1968. La politique active d’assimilation menée ensuite par Nicolae Ceau ずescu a entraîné, à partir de 1987-1988, le départ de nombreux Roumains d’origine hongroise — sur les deux millions qui vivaient en Transylvanie — vers la Hongrie. La Transylvanie présente une avance globale de développement; son niveau technique et culturel est plus avancé. L’organisation de l’espace repose sur un réseau de villes relativement importantes: Sibiu (169 700 hab. en 1992), Tirgu Mures (163 600 hab. en 1992), Cluj-Napoca (328 000 hab. en 1992) et sur une infrastructure routière et ferroviaire plus dense qu’ailleurs.La région connaît une polyculture traditionnelle, mais une dominante d’élevage, de fourrages et de plantes industrielles se dégage; la haute valeur de certains rendements compense une certaine médiocrité quantitative. Les départements transylvains abritaient, en 1992, 7,8 millions d’habitants.Deux entités régionales se substituent progressivement à la traditionnelle province. Au nord et au centre, une aire éloignée de Bucarest reste relativement rurale, malgré les deux pôles industriels de Tirgu Mures (gaz et chimie) et de Baia-Mare (métallurgie non ferreuse), et s’ordonne autour de Cluj-Napoca, cinquième ville du pays et grand centre universitaire.Au sud, un ensemble englobe les zones sidérurgiques de Hunedoara, textiles de Sibiu et mécaniques de Brasov. Cette région, la plus industrialisée et la plus urbanisée du pays, offre le meilleur niveau de vie et se rattache progressivement à l’aire bucarestoise.Transylvanie(Alpes de) nom donné à la partie centrale des Carpates méridionales, en Roumanie (2 543 m au Moldoveanu). Elles séparent le bassin transylvain au N. et la Valachie au sud.————————Transylvanie(en roumain Transilvania ou Ardeal, en hongrois Erdély) rég. du centre de la Roumanie, haute dépression dominée par les Carpates; v. princ. Cluj-Napoca, Brasov.— Formée de collines et de plateaux, cette région fertile (céréales, vigne) a un sous-sol riche. Pop. hétérogène: Roumains, Hongrois, Allemands.— Habitée par les Daces, la rég. fut le centre de leur état, puis de la prov. romaine de Dacie (106-271). Elle subit les Grandes Invasions. Conquise par les Hongrois (XIe s.) qui favorisèrent la colonisation hongroise et saxonne, elle garda son individualité dans le royaume magyar. Principauté tributaire des Ottomans après leur victoire à Mohács (1526), mais autonome, elle tenta d'échapper aux Habsbourg, qui, ayant vaincu les Turcs devant Vienne (1683), l'enlevèrent au sultan (1691). Quand l'empire d'Autriche se transforma en empire d'Autriche-Hongrie (1867), elle fut à nouveau rattachée à la Hongrie. En 1918, profitant de l'effondrement de l'Empire, les Transylvains d'origine roumaine (majoritaires) votèrent leur rattachement à la Roumanie (qui fut confirmé par le traité de Trianon en 1920). La partie N., cédée à la Hongrie par le diktat de Vienne (1940), sous l'égide d'Hitler, fut rendue à la Roumanie en 1947. En 1996, la Hongrie et la Roumanie ont signé un traité qui garantit l'inviolabilité des frontières et les droits de la minorité hongroise en Roumanie.
Encyclopédie Universelle. 2012.